Recherche

La folle histoire d'Harold BAUMGARTEN

Parce que seuls les mots des vétérans peuvent décrire l’atrocité des combats, ou du débarquement ce 6 juin 1944, voici les propos de H. BAUMGARTEN (116th Infantry Regiment) sur son 6 Juin 1944 à Omaha Beach (Propos tiré du reportage Héros de Guerre épisode 1/6) : 

Déjà avant son départ, il réalisait que ses chances de survie n'étaient pas conséquentes : "Je me suis fait à l’idée que je ne reviendrai pas". 

"La mer était de plus en plus agitée, à chaque fois qu’un bateau tirait des coups de canons ça faisait des vagues"

"Alors que notre petite barge approchait de la plage, celle de notre gauche, celle de la compagnie B, a sauté sur une mine ; on a reçu une pluie de bout de bois, de métal, de débris humains et de sang, c’est comme ça que j’ai été accueilli en France. Après avoir vu mon meilleur ami mourir et tous ces types que je connaissais, c’était presque comme une psychose, on avait envie de tuer."

"J’ai vu des choses sur cette plage que personne ne devrait voir à 19 ans, j’ai vu des hommes les entrailles à l’air qui appelaient leur mère ou des infirmiers. C’était horrible, la plage était jonchée de débris humains. Mais on continuait d’avancer." 

"Un obus de 88mm a explosé devant moi, un éclat m'a touché sur le côté du visage, un infirmier me disait plus tard que ma joue recouvrait mon oreille. Le côté gauche de ma mâchoire supérieure a été emportée. J’avais des bouts de dents et de gencives sur la langue. Je n’arrivais ni à cracher ni à avaler. Un obus de mortier a explosé, j’ai reçu 3 éclats dans mon casque, alors j’ai mis 3 doigts dans le trou  et quand je les ai ressorti ma main était pleine de sang. J’avais du sang qui coulait sur l’oreille et dans la nuque."

Cet homme blessé à trois reprises et toujours vivant ; la situation relève du miracle. Ce n’est pourtant pas fini pour H.BAUMGARTEN

"En rampant j’ai déclenché une mine, c’était comme si j’avais reçu un caillou sur le pied, j’ai baissé la tête et j’ai vu qu’il y avait un trou dans mon pied gauche à travers les guêtres. Je savais très bien faire les bandages, j’ai donc enlevé ma chaussure. Et de la même façon qu’on vide l’eau d’un vase, j’ai vidé le sang de ma chaussure. J’ai enlevé ma chaussette et j’ai fait un magnifique bandage avec un peu de poudre. Et à ce moment-là, des obus de mortiers ont commencé à tomber, j’ai remis ma chaussure par-dessus le bandage et j’ai couru vers la haie."

"Il y avait une mitrailleuse allemande à une cinquantaine de mètre qui mitraillait la route, une MG-42, et nous sommes tous tombés dans une embuscade, je suis arrivé un peu après les autres, et j’ai été touché, une balle a emporté un bout de ma lèvre et de ma mâchoire supérieure droite. Encore des dents et des bouts de gencives sur ma langue. Et là je suis tombé sur des hommes tombés par terre. Mais ça n’avait pas d’importance, ils étaient presque morts. J’ai utilisé ma dernière dose de morphine, ce jour-là, la lune était la plus brillante que je n’avais jamais vu, et moi j’étais avec 6 G.I morts dans un fossé."

"Il y avait des snipers allemands à ma gauche sur la falaise, et ils ont commencé à tirer sur les blessés, l’infirmier a été touché au bras, la balle a traversé le brassard avec la croix rouge. Et moi j’ai été touché au genou droit, étonnement la blessure n’était pas grave, mais la prochaine balle allait me toucher entre les deux yeux, juste à ce moment-là, le destroyer Mac Cook s’est approché de la côte avec sa coque qui raclait le fond, et l’officier d’artillerie qui est devenu un ami, a éliminé les snipers avec les canons de 5 pouces. Les tirs sont passés juste au dessus de ma tête, on a vu un panache de fumée au dessus de la falaise, et les snipers étaient éliminés. Exterminés."

Ce sera sa dernière bataille, il est rapatrié en Angleterre pour se remettre de ses nombreuses blessures.

Crédit photo : Chief Photographer's Mate (CPHOM) Robert F. Sargent, U.S. Coast Guard

Location for : Listing Title