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Site de Barach

 Après avoir été dénoncés, huit jeunes hommes originaires de Bubry ont été découverts dans l’une des bâtisses de ce village, à l’abandon, avec son puits, son lavoir et sa fontaine… Une ancienne ferme où ils sont arrêtés par les gendarmes de Pontivy, puis livrés aux nazis

Ces jeunes hommes sont membres du groupe de résistance VaillantCouturier, groupe FTP (Francs-tireurs et partisans) fondé en octobre 1942  par René Jéhanno dans le canton de Plouay, à l’origine de plusieurs opérations de déraillements de trains. Tous les huit étaient réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) et se sont retrouvés piégés dans leur cantonnement de fortune à Barach.
Alors qu’ils étaient incarcérés à la prison de Vannes, l’un d’entre eux, André Le Mouël a été ramené à Bubry pour renseigner l’occupant, mais il est parvenu à s’échapper et à s’enfuir dans la nuit du 12 au 13 décembre, les sept autres ont été jugés coupables le 17 février suivant par le tribunal militaire . 

Déportés, fusillés… 
André Cojan
et André Le Garrec ont été condamnés à la déportation. Ils ont été déportés Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard, le 4 mai 1944 au camp  du Struthof à Natzwiller (67), puis libérés le 22 avril 1945 à Sachsenhausen, en Allemagne . 

Joseph Le Mouël (24 ans), Jean Mahé (23 ans), Ferdinand Malardé (20 ans), Jean Robic (19 ans), et Raymond Guillemot (19 ans), condamnés à mort, ont été fusillés le 25 février 1944 au Polygone de tir de Vannes.

Ferdinand Malardé à ses parents, le 25 février 1944 

Chers parents, deux ou trois mots pour vous faire savoir que je vais être fusillé aujourd'hui.
Chers parents, ne perdez pas courage, je veux aussi que vous gardiez de moi quelques souvenirs, et que mon frère André garde l'accordéon, pour mes habits il faudra tout garder.
Chers père, mère et frère, ne perdez pas courage et une chose que je vous souhaite c'est d'être heureux après la guerre.
Chers parents, je vous remercie des colis que vous m'avez envoyés tous les vendredis, je vous ai fait beaucoup de peine jusqu'à l'âge de vingt ans et maintenant je viens de vous faire la plus grande de toutes, mais refoulez vos larmes car vous savez pour quel idéal je tombe.
Moi je ne tremble pas devant la mort, rejetez toutes vos peines, et prenez courage.
Chers père, mère et frère, je vous embrasse tous dans un dernier adieu ainsi que ma tante Louise et toute la grande famille.
Votre fils Ferdinand qui ne vous oublie pas.
Chers père, mère et frère, gardez votre courage car vous serez très heureux après la guerre. Ferdinand qui embrasse son père, sa mère et son frère ainsi que toute la famille.
Adieu et bon courage. 

Ferdinand. 


Crédit photo, contribution et  textes de Jean-Jacques LE MOING

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